Les Aventures indispensables de
Mister Goupil et Monsieur Le Chick
Mister Goupil et Monsieur Le Chick
Tome 1 : Le Collier d’émeraudes
Et voilà, vous avez fini le premier tome des Aventures indispensable de Mister Goupil et Monsieur Le Chick (et on espère que ça vous a plu !) mais avez-vous découvert toutes les références que Visanely y a dissimulées ? Comme il le dit lui-même, ces clins d’œil sont “une forme de reconnaissance à ce qui m’a passionné et formé, une façon de dire aussi qu’on ne part jamais de rien”. Mais comme dans Astérix, ils ne sont en aucun cas indispensables à la lecture de l’histoire, au contraire même, ils permettront aux enfants comme aux plus grands d’y revenir et d’apprécier plusieurs niveaux de lecture en fonction de leur âge et de leur intérêts.
Citations, références graphiques, jeux de mots… on vous dit tout.
Grâce aux éditions Caurette, le prochain à briller en société ou en cour de récréation, ce sera VOUS ! : D
Les décors de Mister Goupil
Le livre s’ouvre sur une vue générale du joli village de Mont-le-Roy. Humm… Un certain Jean « Moebius » GIRAUD aurait-il imaginé cette scène quelques années plus tôt dans sa célèbre série Blueberry ?


Bien entendu, tous les héros, surtout ceux qui dissimulent leur identité, doivent être dotés d’un repaire secret. Celui de Mister Goupil et Percheron emprunte bien sûr à Zorro et à Batman, mais avez-vous repéré l’adresse du manoir (indice : il est sur la serre) ? Baker Street, à Londres, c’est bien sûr l’adresse du célèbre détective Sherlock Holmes. Mais nous sommes à Mont-le-Roy, toute coïncidence est probablement fortuite !

Les personnages


Les deux frères Gator ne peuvent pas renier leur nom de famille, que ce soit Ali (Alligator) ou Ed (Gatorade est une boisson énergisante)


Zippo, le joueur de carte invétéré, porte un nom de briquet, peut-être a-t-il abusé des cigares dans sa jeunesse ? (et fumer, c’est très très mauvais pour la santé, on espère pour lui qu’il a arrêté, même si c’est un méchant !)


King Louis serait-il un descendant du Roi Louie du Livre de la Jungle ?

Red Rousteur, le chef de tous ces malfrats, porte quant à lui le nom d’une chaîne de fast-food australienne (Red Rooster = Coq Rouge en anglais)
Et puis, voici Mister Goupil !

Pour ceux qui sont intéressés par l’étymologie, il faut savoir que c’est ce nom de «goupil» qui désignait au Moyen Âge les renards (ça vient de «vulpes» en latin). Le changement vers «Renart» ou «Renard» s’est fait plus tard à cause d’un livre également, mais c’est une autre histoire ! Goupil donc, est un adepte de Zorro (un mot qui lui-même veut dire « Renard » en espagnol) avec qui il partage le costume, et Cyrano de Bergerac, fameux bretteur dont les aventures ont été mises en scène par Edmond Rostand, pour sa verve et son goût des alexandrins !
Dans ses missions, il est aidé par Percheron / Sir Persh, et vous savez peut-être qu’un « percheron », c’est un gros cheval costaud utilisé pour les travaux de force.
Enfin, voici Sylvia Gattigna, dont le nom de famille aux consonances italiennes décrit bien à la fois l’apparence et le caractère (« gatta » = chatte ; « Tigna » = teigne, au sens d’« obstiné »), figure classique (et cette fois féminine) de la journaliste incorruptible ou du détective privé qu’on retrouve dans les films « noirs » des années quarante, tel Katarine Hepburn ou Jean Arthur, journaliste dans L’extravagant Mr Deeds (Mr Deeds goes to town).


Et maintenant, en route pour l’aventure !

Dès la page d’ouverture, on rencontre un vendeur d’orange baraqué nommé Serif Bibi, référence à peine voilée à Chéri-Bibi, héros de toute une série de livres écrit par Gaston Leroux (l’auteur d’Arsène Lupin).
Vous remarquerez aussi la devise de la gazette de Mont-le Roy : « When the legend becomes fact, print the legend », une citation tirée du western de John Ford L’Homme qui tua Liberty Valance (ci-dessous)

Et voici apparaître le bras armé de la justice, et tout d’abord Paulette Picforde, sûrement une cousine de Mary Pickford, actrice et productrice à Hollywood au début du XXe siècle, qui a d’ailleurs joué dans plusieurs films policiers.
Mary est accompagnée du caporal Buster Cop, un peu plus enveloppé que Buster Keaton, acteur et réalisateur américain, avec qui il partage un goût pour les chapeaux « canotier »… et par le sergent Mac Kistone, qui a probablement fait ses classes au sein des « Keystone Kops », une troupe de policiers comiques du cinéma muet.


Mary Pickford

Buster Keaton

Keystone Kops

Alors que, quelques pages plus loin, nos héros s’apprêtent à entrer en action, vous remarquerez qu’ils ont bon goût en termes de lecture puisque le livre que Monsieur Le Chick actionne pour ouvrir le passage secret est un livre CAURETTE reconnaissable à son logo (le [C]). Ce passage secret couine un peu, d’une façon bizarre en se refermant puisqu’il fait un bruit ‘à l’envers’ !
Pendant ce temps, les bandits menés par Red Rouster se retrouve à l’auberge du Colombier Rouge, lieu de cantonnement dans les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas (croisera-t-on D’Artagnan dans un prochain volume ? Il ne déparerait sûrement pas dans cet univers !).

Une fois introduit dans le musée et alors qu’ils pillent sans vergogne les joyaux de la couronne, surgit Mister Goupil qui s’annonce avec panache en citant le grand Victor Hugo dans sa pièce Ruy Blas (Acte III, scène II) :
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Continuant sur sa lancée, voilà notre Mister Goupil ferraillant en alexandrins (vers rimés de 12 syllabes), marchant dans les traces laissées par l’illustre Cyrano de Bergerac (si vous n’avez jamais lu Cyrano de Bergerac ou vu un film ou une représentation théâtrale, précipitez-vous dessus séance tenante !). C’est d’ailleurs les mêmes vers sur lesquels Cyrano conclu son duel avec le Vicomte (Acte I, scène IV) :
Je quarte du pied, j’escarmouche,
Je coupe, je feinte… Hé ! Là donc !
À la fin de l’envoi, je touche.
Les bandits, pas très au fait, ne comprendront pas tout de suite la référence !
Et pendant que Mister Goupil se bat, Sir Persh passe du bon temps avec ses vieux amis, Rossinante et Rucio, montures (dans d’autres aventures) des fameux Don Quichotte et Sancho Pança.

Une fois Percheron intervenu, la poursuite continue, mais les policiers, à l’instar des Keystones Kops déjà précédemment cités, auront bien du mal à rejoindre nos héros !


De son côté, la pauvre Sylvia manque de se faire ensevelir sous des boîtes de crabes dont le logo ressemble fort aux boîtes que Tintin rencontra dans Le Crabe Aux Pinces d’Or


Heureusement, si vous avez lu ce premier tome, vous savez déjà que « Tout est bien qui fini bien » 🙂
Nous vous donnons donc rendez-vous bientôt pour des nouvelles aventures !